Wien HHStA, Hs. blau 598/1, fol. 284r–284v (Kop.); ÜS fol. 284r: Article pour insérer en la proposition de la diètte de Regensburg soubz le bon plaisir de l’empereur.

Daventaige sadite Mté impériale pour la très urgente nécessité ne peult obmectre avec très grand resentement remonstrer aux communs estatz de l’empire, que depuis plusieurs années [ença?] les subgectz du sainct empire de la nation germanicque tant de hault que bas estatz non souvenans de leur debvoir, serment et fidelité, dont ilz sont astrainctz à sadite Mté et au sainct empire, sans aussi avoir esgard aux mandatz et desfence par plusieurs fois publiéz, èsquelz ilz sont esté si hault admonestéz et ramentuz de leursdit debvoir, serment et fidelité, se sont ingéréz eulx mectre en service de guerre contre sadite Mté impériale et ledit sainct empire, aussi que ceste publicque et indeue désobéissance se seuffre en plusieurs lieux par aulcuns estans astrainct de semblable debvoir et serment et non seullement ont négligé de punir les transgresseurs pour le maintenement des édictz et mandatz de sadite Mté mais aussi les ont aydéz, avancéz et assistéz en leur désobéissance, toutes lesquelles choses redondent au grant vitupéré désestimation, dérision et contemptement de sadite Mté impériale, dudict saint empire et l’anchienne préhéminence, honneur et dignité d’icelluy, dont aussi plusieurs guerres et dommaiges sont ensuyvyz, et mesmement le duc de Savoye comme membre du sainct empire par ce a esté déchassé de la plus grande partye de son pays.

Car ce que sa Mté a cydevant fait et qu’il s’est mis en guerre desfensive à cause de la duché de Milan sadite Mté comme empereur des Romains y a esté tenu comme est encoires pour le maintenement de la propriété du sainct empire, duquel icelluy duché est mouvant de fiefz, et n’a sa Mté ce peu en aulcune manière délaisser et pour ce ne debvoit aulcung des subgectz ou féaulx dudict sainct empire commectre ceste désobéissance et mesprisement ny s’en peuvent en aulcune manière excuser. Et puisque en souffrant et dissimulant doiresenavant telles manifestes désobéissances comme l’on a faict du passé se pourroit en beaucop de manières ensuyvir plus grieve et dommaigeable inconvénient à sa Mté impériale et estatz du saint empire considéré, que par ce s’empesche toute deue obéissance en l’empire et la voye ordinaire de justice et par contraire s’avancent tous motions de guerre et aultres désobéissances, aussi que avec le temps ledit saint empire se rédigeroit par ce moyen en plus grande désestime et diminution de ses anciennes haulteur et reputation, voire aussi, que enfin si telle désobéissance se enracinoit plus avant et que l’on n’y contrevint, ne l’empeschast avec une punition et provision, la chose parviendroit à totale ruyne et destruction, avec ce que par ladicte désobéissance notre vraye, chrestienne foy catholicque en est de tant moings desfendue contre le Turce, ennemy et persécuteur d’icelle, veu que les gaiges des gens de guerre par ce moyen montent à si hault pris, que tant plus difficillement l’on les peult recouvrer et entretenir à la résistance dudict ennemy, et en somme ne peult advenir chose plus dommaigeable et préjudiciable à la dimunition, destruction et perdition du sainct empire, que si telles désobéissances fussent plus longuement souffertes et favorisées comme tous cecy les princes électeurs et aultres princes et estatz selon leur grande prudence doibvent bien peser et considérer.

A ceste cause sadite Mté impériale requiert lesdits princes électeurs, aultres princes et estatz, aussi les conseilliers et ambassadeurs des absens, qu’ilz veullent avec la meilleure dilligence perpendre cestuy article tant important au sainct empire, maintenement et reputation d’icelluy et qu’ilz s’advisent de telles voyes et manières, qui conviendront et duyront à cestuy affaire mesmes pour hoster et prévenir aux préjudiciables inconvéniens dessus alléguéz, que au temps advenir s’en debvroient attendre comme sadite Mté pour la nécessité inévitable fermement en eulx se confie.

De remectre au bon plaisir et advis de l’empereur, si sa Mté veult fere proposer cestuy article joinctement avec le premier capital contenu en la proposition, car puisque cestuy affaire est si très important à sa Mté impériale comme démonstre l’advis par escript cydevant envoyé par le roy des Romains à sa Mté, sadite Mté doibt prendre cestuy article à ceur [sic!], si fait à penser, si seullement on le proposast en la fin avec aultres communs affaires, que l’on en tiendroit peu de compte ou s’en ensuyvroit tardive négociation. Mais en tous advènemens semble convenable que premiers et avant que proposer cestuy article sa Mté en traite à part avec aulcungz confidens princes électeurs et aultres et les informe souffisamment dudit affaire et importance d’icelluy, affin que sur ce se espère de tant plus de meilleur et plus convenable provision.