Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld
Wien HHStA, Hs. blau 595, fol. 190r–190v (Kop.); AV v. a. Hd. fol. 190r: Présentées à Vienne le 22 d’Aoust anno 40, respondu le 24. [ensuyvant].
Ausz.: NB I,6, Beilagen S. 355 Anm. 1.
J’ay receu[dernièrement] voz lettres du 29. du mois passé tant de votre main que de celle de secrétaire touchant le département de Haguenau et hier les autres de votredite main du trespas du roy Jehan1. Et pour non vous tenir plus longuement en suspends de mon intention vous dépesche ceste sur mon partement aujourdhuy d’icy que pour ce sera plus briefve remectant le surplus au despêche, que je feray faire dois Utrecht pour austant que j’ay esté icy détenu beaucop plus longuement, que je ne pensoye, de la goutte, que me a mal traicté et encoires m’en suis je du tout quicté.
Quant audit recès après avoir examiné ce que m’en escripvez et les pièces joinctes à vosdites lettres et le discours que faictes avec votre advis je me suis conforme et résolu à la communication contenue oudit recès et quelle se tienne au lieu et temps et aussi à faire mectre sus une diètte impérialle pour la tenir à Reghensbourg et la commencer autour de Noël prouchain considérant, que le temps sera convenable pour lesdites communication et diètte et que les autres affaires publiques et myens ne peuvent souffrir plus de longueur, et ay ordonné d’entendre aux despêches pour la congrégation, qui s’envoyeront incontinent, qu’ilz seront prestz dois que seray audit Utrecht et suigamment ceulx de ladite diètte sitost qu’ilz seront dresséz et faiz. Et fut esté très requis, que eussies envoyé quelque forme de minutes et advertissemens servans en l’ung et en l’aultre, comme a esté fait cydevant, et estoit tant plus nécessaire n’ayant présentement conseillier alleman et que suppose bien avez délaissé pour le soubdain partement et au desfault de ce l’on fera le mieulx qu’on pourra. Mais il sera bien, que par tous les moyens, que se pourront adonner les estatz de la Germanye, entendent que je me suis condescendu à ce que dessus et mesmement de me trouver en personne à ladite diètte à leur instance et requisition et pour entendre le desin, qu’ilz en ont et ce que comme vous et eulx m’escripvez, il est tant requis et que à ceste cause je délaisseray et postposeray tous autres mes affaires en suspends quelque dommaige que j’en recoyve et combien qu’il m’emporta très grandement d’entendre en iceulx et signament quant à Gheldres2.
J’ay fait advertir de ce que dessus le legat du pape estant icy et son nunce et aussi ung chambrier qu’il a dernièrement icy envoyé, lequel s’en retourne, afin que sa Sté veulle envoyer bons honnorables et scavans personnaiges à ladite congrégation et que, s’il le fait ainsi et que la chose s’enchemine et conduyse comm’il convient selon que requiert la nécessité et y entende avecq la chaleur et ferveur qu’il doibt faire, que de votre coustel et du myen nous y ferons tout entièrement bon office et me treuveray à ladite diètte et que autrement il fauldra regarder tel expédient, que l’on verra moins mal.
Touchant ledit roy Jehan, combien que sondit trespas fut peu advenir en autre temps de moins d’occupation et empeschement, toutesfois puisque ainsi est, il fault présupposer que Dieu fait tout pour le mieulx et si accommoder et user selon ce et louhe toutes les diligences, que me escripvez avoir faictes, et que allez contre Vienne et si cognois et pèse l’importance de la chose et les raisons et considérations, que m’en escripvez que à la vérité sont très grandes et urgentes. Et pleut au benoit créateur, que j’eusse aussi bien le moyen que la volenté de vous y assister et certes vous verries, que je le feroie aussi cordiallement que pour chose que en particulier me peut attoucher tenant la mesme ou plus grande affection en voz affaires que aux myens. Mais enfin vous pouvez estre souvenant de ce que véritablement je vous déclairay à Gand de tout ce que j’ay et l’impossibilité d’en fyner davantaige jusques à mon retour en Espaigne, et plus je vois avant plus je cognois que de ce coustel ny d’ailleurs il ne s’en peult treuver davantaige et néantmoins considérant votre tant instant besoing vous assisteray en prest des deniers que j’ay en la Germanye jusque à cincquante mille florins d’or en ceste ou autre espesse de monnoye, pourveu que ledit roy Jehan soit trespassé et pour employer au recouvrement du royaulme et en ce que sera le plus nécessaire et en confidence, que je les recouvreray comme m’escripvez par vendaige de pourtion de votre rente de Naples, combien que ce soit chose mal preste selon les nouvelles, que j’ay dudit Naples, et qu’il m’en fauldra porter interestz pour non pouvoir si tost recouvrer ladite somme, que j’en auray besoing. Et sera bien, que m’envoyez pouvoir souffisant à ceste fin selon la forme, que vous a esté envoyé pour ce que se doibt vendre pour la royne, notre seur.
Quant à l’affaire d’Augsbourg, puisque l’on vient à faire ladite congrégation et indire diètte impérialle il semble de prime face, qu’il sera aussi bien délaisser ledit affaire jusques nous treuvions ensemble, si vous ny veez autre apparence et considérez autre chose, dont me pourrez advertir.
Touchant le camergerecht je pourvoyeray le payement d’ung an selon que l’avez accordé, mais ce sera avec expresse condition, qu’ilz ne demanderont riens jusques l’on aye résolu en la diètte touchant l’entretènement d’icelluy et continueront l’exercice de leurs offices cependant et non autrement. Ce que je vous escriptz volentiers afin que y tenez la main de votre coustel et se face selon ce. Et remectant le surplus jusques audit Utrecht prie le créateur etc. De la Haye en Hollande le 10. d’Aougst 15403.