Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld

Wien HHStA, Hs. blau 595, fol. 192v–193v (Kop.); AV v. a. Hd. fol. 192v: Présentées à Vienne le 14. Octobre anno 40, respondu le 18. ensuivant

Druck: NB I,6, Beilagen Nr. 48 , S. 371–373.

Il ne me semble besoing reprendre ce que m’escripvez touchant les affaires d’Hongrie et ce que les concerne, sinon que ce m’a esté bien groz plaisir d’entendre l’estat et disposition d’iceulx et ce qu’est passé ou [sic!] coustel de Transilvanie et les autres particularitéz contenues en voz lettres au licenciado Games et aussi les apprestres et provisions désià faictes et en quoy continuez. Et certes je vouldroye bien, que les autres choses et affaires me puissent donner lieu pour vous y assister et de ma personne et tout le surplus, que je y employeroye d’aussi bon cueur, comme je congnois bien que l’affaire emporte non seulement à vous, ains aussi à toute la chrestienté. Mais puisqu’il ne peult estre, il fauldra, que faictes tout le mieulx que pourrez selon ce bon commencement que y avez baillé et me sera singulier plaisir d’entendre le progrès et souvent nouvelles de ce coustel là et aussi de la charge de messieur Iheronima Lasky, de laquelle je prens quelque espérance selon les nouvelles, qu’avez eu de Turquie, que conviennent à ce que l’on m’escript de Venise, mesmes que le Turcq ne soit du tout content des François et qu’il aye affaire avec le Sophy.

Et quant à praticque avec le duc électeur des Saxen je ne fais doubte, qu’avez bonne souvenance et regard d’en user selon que la conjuncture et disposition s’en pourra adonner.

Et touchant le duc de Clèves je n’en ay depuis entendu autre chose sinon la continuation de l’advertissement, que le mariaige soit fait avec la fille d’Allebert, bien que ledit duc ait remis d’aller en France jusques après la prouchaine diètte où il dit qu’il se trouvera pour soy justiffier et déffendre de l’occupation de Gheldres et désire bien scavoir, s’il vous sembleroit, que je le deusse mander expressément venir à ladite diètte pour ledit affaire1, par quelle forme et manière et en ce cas m’en envoyer par le premier une forme telle qu’il vous sembleroit convenir.

Quant à ladite diètte impériale et congrégation de Wormes il n’y a riens survenu dois mes précédentes, sinon que estans désià dressées les lettres pour la convocation de ladite diètte. Est arrivé icy notre neveur, le duc Frédéricq palatin à l’occasion de son affaire particulier, lequel m’a déclairé par manière de confidence, que le lieu de Reghensbourg seroit mal convenable et qu’il doubtoit, que les princes et autres estatz et mesmement les électeurs desus le Rin ne y iroyent volentiers tant pour la chierté et incommodité des vivres non remédiable comme il dit, que pour estre le lieu tant esloingné d’eulx et que les villes de Nuremberg, Worms ou Spire seroient plus convenables à tous et que ce qu’il en disoit n’estoit pour son particulier, actendu qu’il avoit maison prochaine dudit Regensbourg et moyen de se pourveoir, et tiens selon ce, qu’il m’en dit et aussi fort expréssement à la royne, madame notre seur, que cestuy advertissement provient desdits électeurs et mesmes qu’il a dit, qu’il avoit entendu de monsieur de Mayence, que ceulx dudit Nuremberg pourroient estre induytz de permectre la célébration de la messe et encoires par advanture les pourroit l’on retirer du tout de la Lutherie et si a donné entendre, qu’il tenoit pour certain, que lesdits électeurs du Rin ne iroient audit Regenspurg, quoy considérant ay fait délaissé le lieu en blancq en toutes les lettres de ladite convocation, lesquelles je vous envoye, afin que pesant les considérations susdites selon que vous verrez, qu’elles emportent, vous faictes mectre ledit lieu et les faire adresser par tout pour gaigner temps et que ceulx, à qui elles s’addressent, ne s’excusent pour non estre advertiz d’heure et qu’ilz se trouvent au jour de l’Epiphanye sans plus tarder, vous priant encoires affectueusement bien regarder sur ledit lieu et l’inconvénient, que ce seroit, si lesdits électeurs et autres estatz dessus le Rin reffusoyent, s’excusoyent ou différoient de venir audit Regensbourg audit jour préfix selon ce que vous scavez, que je ne puis longuement séjourner en la Germanie et qu’il me fault comme qu’il soit passer oultre et quant à moy et ce que me concerne il me semble tout ung ou de Regensbourg ou de Nuernberg moyennant, que ny veez autre difficulté. Et ledit duc Frédérick délibère de se partir deans quatre ou cinq jours pour s’en retourner et passer devers son frère électeur et les archevesques de Mayence, Colongue [sic!] et de Trèves avec lettres de crédence, que je luy feray bailler, pour les requérir et persuader, qu’ilz ne faillent d’eulx trouver à ladite diètte où quelle se indye ou [sic!] le sentiment, que autrement j’en auroys et à bonne cause, puisque eulx et tous les autres estatz de la Germanie ont fait si longuement instance et si grande de la tenir, et qu’ilz voient, combien il emporte et que je suis venu d’Espaigne a ceste fin et aussi d’entendre, comme l’on se pourroit asseurer dudit Nuremberg en cas, que l’on si arresta tant en ce que concerne la religion que le surplus. Aussi a il prins charge de parler à sondit frère et aux dessusdits électeurs et tenir main, qu’ilz se treuvent personellement à la congrégation de Wormes et que quant à luy il se tiendra à Haydelberg et autres places de sondit frère voisines dudit Worms pour encheminer et endresser tout ce qu’il verra convenir pour faire quelque bonne euvre en ladite congrégation en baillant intelligence au sieur de Grantvelle avec sondit frère et luy communicquant confidamment tout ce qu’il verra y povoir duyre et servir, ce que je luy ay recommandé tant pour le service de Dieu que le bien du sainct empire et signamment le sien particulier, le remède et résolution, duquel déppend de ce que se fera esdite congrégation et diètte.

Au regard du chemin je vous prie en tous advènemens m’envoyer ung mémoire comme m’escripvez.

Et touchant les affaires avec la royne Marie, madame notre seur, tant des deux cens mille ducatz, qu’elle prétend que des autres parties pour lesquelles elle a envoyé pieça son trésorier, certes je m’en trouve en grande peyne et anxiété pour aultant, qu’elle en fait continuelle instance et poursuyte. Et à la vérité je scay et voys journellement, que la nécessité l’y contrainct. Et combien que je considère, ce que m’escripvez de voz empeschemens, toutesfois fault il avoir regard au long temps de la poursuite de notredite seur et ce que vous et moy luy avons promis pour l’esclairissement et vuydange du totaige avec le fraternel regard, que nous oblige en son endroict et tant plus actendu ce qu’elle mérite grandement envers tous deux et vous prie aultant affectueusement que je puis, que vous vueillez satisfaire au recès prins entre nous trois à Gand sans plus dilayer et vous m’en ferez singulier plaisir2. À tant etc.

De Bruxelles, le 3. Octobre 1540

Anmerkungen

1
 Vgl. Karl V. an Hg. Wilhelm von Jülich, Speyer, 1541 Januar 24, Wien HHStA, RK RTA 6, unfol. (Kop.) [Nr. 222].
2
 Vgl. Karl V. an Kg. Ferdinand, Luxemburg, 1541 Januar 5, Wien HHStA, Hs. blau 595, fol. 194v (Kop.): Puisque je me commence desià tant approcher et que licenciado Games vous a adverty de jour à autre des occurrans en ce coustel ne me semble besoing icy en reprendre aucuns ny respondre plus particulièrement à troiz voz lettres remectant le tout jusques soyons ensemble. Et cependant seront seulement cestes pour vous advertir comme la royne douaigiere d’Hongrie, madame notre seur, a veu les responces, que m’avez envoyé sur l’affaire particulier dentre vous et elle, et a exhibé tout ce que luy a semblé convenir pour la justiffikation de son droit et m’a requis, que je feisse le tout veoire par gens de bien doctz et scavans pour après en juger comme il semble se peult et doibt faire sans plus de réplicques ny escriptures, ce que j’ay aussi remis jusques icy ay en communicqué avec le Srde Grantvelle. Bien me suis je esbahy et aussi s’en est plaincte notredite seur et à bonne occasion, que n’avez jamais riens respondu touchant les debtes et autres choses, qu’elle prétend par le dernier départ fait entre vous, elle et moy à Gand et pour lequel elle avoit envoyé devers vous son trésorier Haller, qui s’en est retourné sans y avoir riens fait, que comme notredite seur dit luy vient à gros fraiz. Et puisque ny avez encoires satisfaict et qu’il seroit maintenant trop tard envoyer par escript ce que vouldrez respondre sur sa demande, je vous prie affectueusement, que vueillez incontinent faire apprester toutes choses servans [sic!] à cestuy affaire et qu’elles soyent en telle ordre, que à mon arrivée à Reghensbourg il s’en puisse faire une fin sans plus longue dilation, laquelle est par trop dommageable à notredite seur, laquelle ne defauldra faire le semblant de son coustel. Et vous dépesche ceste expressément à ceste fin pour vous en préadviser et que puissiez avoir temps pour apprester vosdits escriptz et me remectant du surplus des autres affaires jusques à notre entreveue. Prie le créateur etc. De Luxembourg le 5. de Janvier 1541.