Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld
Wien HHStA, Belgien PA 23, fol. 257r–259v (Kop.).
Druck: Brandi, Aus den Kabinettsakten des Kaisers, Nr. IV, 2, S. 233–236.
Par la communication que Cornille Scepperus a eu avecq le docteur, commis du lantgrave, a entendu les poinctz, que s’ensieuvent.
Comment ledit docteur a esté envoié pardeça pour envers monseigneur de Grantdvelles solliciter sur le changement de l’advocatie de Wetzler, dépendant de l’empire selon le contraict fait entre ledit lantgrave et le conte Philippe de Nassow et de Sarrebrugh. Item, pour impétrer de l’empereur certain privilège de povoir mectre une escole générale ou université en la ville de Marpurgk; item, pour solliciter certain affaire pendant en droict entre ung Grégoyre Enechoren, maître des monnayes dudit lantgrave, et ung Swindebach, prisonnier à Wylworde, auquel Grégoire Enichooren désire ledit lantgrave que bonne et briefve justice soit administrée.
Que ledit lantgrave, après avoir donné audit docteur la charge que dessus, luy a dit à son département et en prenant congié, comment il avoit en bonne mémoire, que monseigneur de Grandtvelles auroit dit au docteur Bommelsberg, envoié par luy, lantgrave, devers l’empereur ès affaires de la religion, sur les affaires que ledit lantgrave avoit enchargé audict docteur de remonstrer à mondit Sr de Grandtvelles, que ledit lantgrave feroit bien de approcher au service de l’empereur plus que paravant. Par lesquelles parolles sembloit audit lantgrave, que mondit Srde Grandtvelles luy portoit bonne faveur, et faisant sur ce fondement et mesmes pour ce que il avoit trouvé ledit Srde Grandtvelles estre homme constant, droicturier et véritable, luy vouloit bien estre descouvertes aulcunes practicques qui se démeynent en Allemaigne par le roy de France tendants par adventure au préjudice de l’empereur, comme il povoit sembler. Desquelles practicques ledit docteur avoit paravant esté adverty par ledit lantgrave et tendoient icelles practicques à faire et concluyre certaine alliance entre le roy de France et aulcungs princes d’Allemaigne, tant protestants que aultres et ne tenoit que audit lantgrave que icelles practicques ne fussent desià parachevées et mises en effet comme bien scavoit ledit docteur.
Et adjoustoit ledit lantgrave disant, comment en luy avoit remonstré qu’il ne devoit espérer d’obentir aulcune grâce ne advanchement de l’empereur, ains que ne luy restoit que d’attendre le hazard de la fortune et d’avoir l’oeil au guet; ausquelles remonstrances, combien que de pluisieurs lieux à luy venoient, ne povoit touteffois adjouster plaine foy, parceque il veoit par expérience que l’empereur ne tâchoit que de mectre bonne union au saint empire par bons et paysibles moiens sans aulcune effusion de sang ou fait de guerre, comment il apparoit assez par la communication, que sa Mté avoit accordée estre faict à Wormes et par la diète impériale qui debvoit ensuyvre, de sorte que ne luy landtgrave ne aultres n’avoient aulcune occasion ou cause de eulx doloir ou complaindre de sa Mté impériale. En considération de quoy il ne povoit bonnement supporter ne consentir que lesdictes practicques sortissent ledit effect.
Mais s’il espéroit soy povoir asseurer de l’empereur et retourner à sa bonne grâce et le trouver sieur clément et béning (pardonnant ledit empereur audit lantgrave toutes les faultes que l’on pourroit dire par luy avoir esté commises directement ou indirectement contre sa Mté), que non seullement il ne consentiroit ausdictes practicques, ains les destourberoit et mecteroit à néant. Car sans luy ladicte alliance ne se povoit faire, en tant que entre les aultres ne avoit homme qui vouldroit mordre le renart. Et sur ce il commandoit audict docteur faire tout debvoir de povoir assentir et entendre de mondit Sr de Grandtvelles, quelle chose il auroit à espérer et attendre de l’empereur.
Et en cas qu’il trouveroit et entenderoit que l’empereur seroit ou pourroit estre enclin à ce que dessus, que lhors ledict docteur comme de soy mesmes pourroit assehurer mondit Sr de Grandtvelles, que son maître le lantgrave envoieroit ses commis et députés devers sa Mté avec plain povoir et instructions nécessaries pour effectuer ce que dessus et entrer en bonne intelligence avecq sa Mté impériale, et en ce gist toutte la charge audict docteur.
Lequel docteur a dit audit Scepperus qu’il espère et ne fait doubte aussitost que ledit lantgrave se tiendra pour assehuré de l’empereur, que sa Mté ne vouldra procéder contre luy en particulier, mais le recepvoir en sa grâce, que lhors il descouvrira à sa Mté lesdictes practicques et les mectera à néant. Et pardessus ce s’emploiera à faire tout service aggréable à sa Mté, soit contre le Turcq, Hongrie, France, Angleterre et tous aultres potentats, horsmis les Allemaignes, soit par advanchement ou empeschement.
Et pour spécifier ce que dessus ledit docteur se fait fort, que ledit landtgrave en cas que dessus se asseurera de tous les capitaines, que le roy de France entretient en ses pays, et aultres ses subgectz, qui sont en bon nombre et les principaulx, de manière que ilz ne feront aulcune chose contre l’empereur ou ses pays.
Et empeschera les passaiges des aultres, de sorte qu’ilz ne pourront aller au service dudit roy de France, comme celluy qui les cognoist et le peult bien faire en deux ou trois passaiges, comme les lantzknechts sont accoustuméz de prendre en celle part.
Et soubztiendra et advanchera les négoces et affaires de l’empereur ès journées impériales et aultres portant et soubztenant de tout son povoir le party de sa Mté impériale; en quoi en pluissieurs endroictz il pourra grandement servir à sa Mté, soit pour induyre les estatz de l’empire à accorder commune ayde et assistence contre les Turcqs et aultres que dessus, quelz qu’ilz soient.
Et tiendra aussi le party du roy des Rhomains et du vivant et après le trespas de l’empereur, que Dieu veuille longuement préserver.
Dit aussi ledit docteur, qu’il espère que sa Mté impériale pourra par ledit lantgrave entendre pluisieures aultres choses concernants le bien de ses pays patrimoniaulx d’embas.
Ledit Scepperus entend aussi dudit docteur, que le roy de France auroit dit à certain commis du duc de Holsten, que si l’empereur ne luy bailleroit la duché de Milan, à cause de laquelle duché il s’estoit appoincté avecq sa Mté, que ce ne seroit riens de leur amityé et seroient les choses plus aigres que paravant.
Le semblable aussi auroit ledit Sr roy dit aux députéz des ducz de Sachsen et aultres au mois de juillet dernièrement passé en ces motz que s’ensieuvent: ,L’empereur ne me tient pas foy quant à la duché de Milan, il est sans argent, il amasse pour le présent quelque peu d’argent par grosses exactions et tailles et ce touteffois ne souffira pas pour paier ses debtes; je verray ce que j’auray de faire‘, et de ce que dessus pourra sa Mté estre plus accertenée par ledit lantgrave.
Que ledit Sr roy de France auroit assehuré lesdits commis de Sachsen etc., qu’il ne feroit aulcun appoinctement avecq l’empereur sans y comprendre les princes d’Allemaigne, comme il auroit tousiours fait en ses aultres traictéz et qu’il soubzhaidoit fort d’estre en leur bonne recommendation.
Que les practicques que pour ce temps se démènent en Allemaigne ne tendent à aultre fin que pour empescher l’union des princes que aultrement se pourroit faire au prouffit de l’empereur. Et semble audit docteur d’aultant qu’il peult comprendre, que le roy de France pourchasse de mectre l’empereur en guerre sans porter touteffois le nom, quant oyres icelle guerre seroit à ses despens. Et s’il voit qu’il ne pourra à ce parvenir, que lhors il se déclarcira ouvertement contre sa Mté impériale, comme ce vient ayséement à apercevoir par le démène de ses practicques et la façon de faire, dont il use.
Que ledit Sr roy de France auroit dit au commis de Sachsen, qu’ilz feroient bien de attirer à leur partie l’archevesque de Couloigne et le conte Palatin électeur par quelque manière que se soit.
Que ledit Sr roy auroit retenu en son service le duc Jhean conte palatin pour son capitaine général des Allemandz.
Touttes lesquelles choses, comme dessus, ledit docteur a declairé et exposé audit Scepperus de bien bonne sorte et sans démonstrer aulcune signe de vaccillation, priant audit Scepperus voloir tenir la main à ce qu’il puisse obtenir bonne et briefve response de sa Mté impériale sur les trois premiers poinctz et remettant la reste à la bonne discrétion de sa Mté, pour en user comme icelle trouvera par conseil devoir faire, donnant assez à entendre, que le lantgrave désire bien scavoir l’ung ou l’aultre, pour selon ce soy régler et que le plustost seroit le meilleur pour pluissieurs considérations que sa Mté peust assez conjecturer.