Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld

Wien, HHStA, Hs. blau 595, fol. 196r–197v (Kop.); AV fol. 196r: Présentée le 5. mars anno 41.

Ausz.: Pfeilschifter, Acta reformationis catholicae, Bd. III, Nr. 111, S. 365–367.

J’arrivay icy la veille de sainct Mathias [1541 Februar 23] et me vindrent audevant les ducz Loys de Bavière et Henry de Brunswich et samedy [1541 Februar 26] y arrivarent le duc Guillaume et la duchesse, sa compaigne. Et fais escripre aux électeurs et autres princes pour avancer leur venue. Et ay parlé et fait parler à ceulx, qui ont icy leurs gens à ceste fin et mesmes à ceulx du cardinal de Mayence, lequel s’est fait excuser par eulx, qu’il ne pouvoit si tost venir, soubz couleur, qu’il luy convenoit aller de chemin visiter aucuns lieux de l’une de ses évêchéz, qu’il n’avoit peu faire pour son indisposition, laquelle excuse j’ay vivement rebouté, actendu que j’ay délaissé tous mes autres affaires et suis party d’Espaigne pour venir à ceste diètte et nonobstant mes indispositions ay avancé ma venue le plus qu’il m’a esté possible et que luy debvoit estre le premier à cause de son estat de chancellier et de son estat et dignité ecclésiastique, comme aussi je luy escript très expressément et de manière, que je pense, il y pensera plus et s’avancera. Aussi tiens je, que lesdits autres électeurs et princes viendront en brief et mesmes les électeurs de Saxen, de Brandembourg, lantgrave et autres des protestans.

Or monsieur, mon bon frère, je ne fais doubte, que comme m’avez escript, vous faictes tout ce que pouvez pour avancer votre venue et si entends bien, que les causes et raisons, pour lesquelles vous excusez non estre plus tost venu, sont grandes et l’affaire de Hongrie très important, mais encoires vous prie je aultant affectueusement que je puis considérer, que le principal remède de ce et de toutes aultres choses deppendent de ce que se fera en ceste diètte et mesmes du commencement d’icelle, car de le faire avec les dépputéz des électeurs et princes, ce seroit desreputation et occasion, qu’ilz viendroient plus tard et fauldroit rentrer par dispute entre les théologiens d’ung coustel et d’aultre, que seroit chose trop exhorbitamment prolixe et dont s’ensuyvroit plustot inconvénient que aultre mieulx et fault regarder par tous moyens de éviter ladite dispute et procéder par aultres expédiens tant de communication avec lesdits électeurs et princes que par députer gens traictables en petit nombre pour entendre à la concorde et ausurplus selon que plus ou moins l’on verra l’inclination et disposition desdits électeurs et princes et autres estatz et ce à quoy l’on les pourra induire et attirer, en quoy votre présence est plus que requise et nécessaire tant pour votre [auctorité], cognoiscance et expérience, qu’avez desdites affaires et aussi de tous lesdits estatz avec longue habituation. Et j’espère, que avec l’aide de Dieu et votredite présence l’on pourra icy faire si bonne euvre, que le général de la chrestienté et mesmes ceste Germanie en recevront bénéfice et voz affaires et myens remède et bonne addresse nonobstant les traverses et practiques françoises, que sont grandes en tous endroictz et mesmes en cestedite Germanye, où, comme il me semble, ilz n’ont gaires proufité jusques à maintenant et demeurent tous les estatz d’icelle suspendu pour veoir ce que se fera en cestedicte diètte démonstrans la pluspart estre enclins à la concorde1.

Aussi fut esté bien requis, que nous fussions trouvé ensemble dois le commencement de cestedicte diètte pour oultre les affaires principaulx entendre votre advis, comme je me doibs conduire en l’endroict desdits électeurs et princes venans icy tant pour leurs receptions que audience avec ce pour regarder, quelz termes et propos je leur devray tenir chacun celon leurs degréz et qualitéz. Et combien que je suppose vous ferez tout extrême de possible pour avancer votredite venue, si vous prie je entretant me faire escripre par le menu comme j’en doibs user, car j’en ay esté empesché en l’endroit dudit duc Guillaume m’excusant, que je n’avoye esté adverty certainement de sadite venue et pour avoir encoires des jambes foibles du travail dernier de la goutte, vous pryant me renvoyer ce courrier le plustost que possible sera, avec esclarcissement par le menu sur le tout. Aussi vous prie je regarder touchant la proposicion, que l’on debvra faire aux estatz, comment et en quelz termes et par quelz affeires l’on debvra commencer, et l’ordre, que si tiendra et mesmes quant à l’affaire de religion et besoingne de Wormes suyvant le recès de Haynau et à ceste fin vous envoye sommaire des articles sur lesquelz s’est fondée ceste diètte et contenuz aux lettres de convocation.

J’envoys hier matin visiter lesdits duc Guillaume et duchesse par le sieur de Praet avec excuse avantdite. Et depuis il vint vers moy à l’heure de mon disner et eusmes par ensemble plusieurs gracieuses devises demonstrant cordiale amytié réciproquement et mesmes de son coustel avoir grant désir au bon succès de votre affaire d’Hongrie tant pour cause de parentaige que pour le commung bien de ceste Germanye et aussi de ses terres en particulier, me pryant, que quant j’en auroye nouvelles, que les luy feisse entendre comme aussi oultre les considérations susdites luy emportoit pour les gens, qu’il avoit envoyé à votre aide. Davantaige à l’occasion de me demander de mes enffans il se meit à parler de son filz et que puisque Dieu luy avoit osté les aultres et n’y avoit apparence d’en avoir plus, qu’il désiroit singulièrement le parfaict du mariage dentre sondit filz et madame ma nièpce, votre fille, faisant compte, qu’il se pourroit consommer endéans trois ans, que sondit filz en auroit seize et estoit la chose, que plus il désiroit en ce monde que d’en veoir lignée. Surquoy je luy certiffiéz que y avyez toute bonne voulenté et moy aussi et avoye conseillé et persuadé ledit mariage et que à votre venue y regarderions par ensemble.

Tiercement il me dit, que lesdits françoys menoyent grandes et estranges practicques, lesquelles il me diroit à votre venue démonstrant que c’estoit par grande confidence et que la chose ne deust passer plusavant dentre nous trois ce que aussi je démonstray prendre en très bonne part.

J’ay dernièrement eu nouvelles de France par les lettres, dont je vous ay envoyé la copie et à ce que j’en puis comprendre et de celle que j’euz hier d’Ytalie, les françois ne sont si aigres en parolles ny en propoz de guerre, qu’ilz estoyent il y a environ six sepmaines combien qu’ilz n’ayent moins de mauvaise voulenté et, comme il est vraisemblable, redoubtent cestedite diètte, pour laquelle ilz ont envoyé l’ambassadeur, que y estoit à l’aultre fois et depuis ung maître aux requestes, nepveu du chancellier de France, et ung aultre, nepveur [sic!] dudit ambassadeur, que desià aussi estoit avec luy lors. Et combien que dernièrement passant par France icelluy nepveur fut en estat ecclésiastique, il porte maintenant habit séculier assez dissolu, qu’est, comme l’on suppose, pour plus convenablement pouvoir communicquer avec ceulx, qui seront en ceste diètte, mesmement avec les protestans. Et si ay encoires advertissement, que ce sieur de Langez estant à Thurm parle de venir pardeça pensant comme est à présumer affranchir le sault.

Rincon2 est passé en France conduit avec gens arméz par Cesar Fregoso et ont passé par Sovysse [sic!], ne scay qu’il en pourra estre, mais à ce que j’ay entendu du coustel de Venise le Turcq demande au roy de France griefves conditions et asseurances pour rentrer en guerre et la faire en mesme temps et par ensemble. Toutesfois ledit roy de France y pensera plus d’une fois et se trouvera empesché d’en bien satisfeire audit Turcq.

J’ay naguères eu advertissement du marquis del Vasto, que le secrétaire vénitien, résident de parlà seignurie, vers luy avoit tenu propos et mis en avant qu’il seroit bien de procurer de par moy tresve et abstinence de guerre avec ledit Turcq et que il pensoit, que si je la requerroye, qu’il ne la reffuseroit mesmes en ce temps. Et considérant, que cecy pouvoit estre de la mérite de ladite seignurie et qu’il ne pouvoit que bien convenir de en tous advertemens de monstrer ceste confidence à ladite seigneurie et de demeurer hors de guerre j’ay respondu, que je seray content, qu’elle se face et par le moyen et addresse desdits Vénitiens selon et avec les causes et conditions, que desià avoyent esté mises en avant, lesquelles sont reprinses en ladite responce et que ce soit le plustost que convenablement faire se pourra. Et tenant regard aux charges, qu’en ont desjà eu Cesar Cantelmo et depuis Iheronimo Laski et que la chose se traicte par sheure main et avec la réputation, qu’il convient, remectans ceste negotiation audit marquis et à don Diego de Mendoca.

J’ay entendu des nunces du pape estans icy, que le cardinal Contarino, que le pape envoye pour légat, sera icy deans deux ou trois jours. J’entendray la charge, qu’il aura, pour user avec luy selon ce en temporisant jusques à votre venue.

Ausurplus, monseigneur, mon bon frère, je vous envoye copie des lettres, que la reyne douaigière d’Hongrie, notre bonne seur, m’a escript de sa main touchant les affaires dentre vous deux. Je vous prie aultant cordialement que je puis y vouloir avoir regard pour y mectre fin le plustot qu’il sera possible, et mesmes si avant ne peult estre de votredite venue, que apportez avec vous toutes pièces requises et servans au final compte de ce que notredite seur prétend luy estre dheu par vous oultre l’affaire du legat, actendu mesmement ce qu’en fut résolu entre nous à Gand et ayant regard, que notredite seur a icy son trésorier exprès pour cestuy affaire et l’a tousjours sollicité deslors. A tant etc. de Regensbourg, le dernier de fébvrier 15413.

Anmerkungen

1
 Vgl. Kgn. Maria an Granvelle, 1541 März 8, Wien HHStA, Belgien PA 30/2, fol. 227r–228v (Konz.): In seinem Schreiben hat der Kaiser mitgeteilt, er sei guter Zuversicht, dass die Probleme des Reiches erfolgreich gelöst werden können. Bittet zu Gott, dass dies tatsächlich erreicht werde. Verhandlungen über die Verheiratung der Herzogin Christine von Mailand mit dem Hg. von Lothringen. Persönliche Angelegenheiten Marias, ihr ungarisches Witwengut betreffend. Zur Einschätzung der Erfolgsaussichten des Reichstages am ksl. Hof vgl. auch Bernardo Sanzio, Bf. von Aquila, an Farnese, Nürnberg, 1541 Februar 18, Dittrich, Die Nuntiaturberichte Morones 1541, Anhang Nr. 8, S. 668–670; Tommaso Campeggi an Farnese, Nürnberg, 1541 Februar 18, Laemmer, Monumenta Vaticana, Nr. CCVIII, S. 350–352; Poggio an Cervini, Nürnberg, 1541 Februar 19, ebd. Nr. CCIX, S. 353–356 und ders. an Farnese, Regensburg, 1541 Februar 16, Dittrich, Die Nuntiaturberichte Morones 1541, Anhang Nr. 9, S. 670–672. Vgl. auch die pessimistische Prognose Morones, Morone an Farnese, Regensburg, 1541 Februar 25, Dittrich, Die Nuntiaturberichte Morones 1541, Nr. 5, S. 435–438 und ders. an dens., Regensburg, 1541 Februar 26, Laemmer, Monumenta Vaticana, Nr. CCXII, S. 358–361.
2
 Gesandter des französischen Königs in Konstantinopel.
3
 Vgl. Louis de Praet an Kgn. Maria, Regensburg, 1541 März 6, Wien HHStA, Belgien PA 30/2, fol. 306r–307v (Ausf.): [...]. Il n’est encoires certain, si Monsrde Clèves se trouvera en ceste diète, car il n’a déclairé au hérault, qui luy fut envoyé avec les lettres de sa M, s’il viendra ou non, ains luy a seullement esté fait bon receul et traictement et donné certification de la réception desdites lettres de sa M. Toutesfois sa Mté a commandé mettre par escript et bien arraisonné son droit au duché de Gheldres et le tort, qu’il fait à sa M pour en temps et lieu le proposer. Quant aux affaires publicques de ceste Germanie je n’en scaurois encoires juger dadvantaige de ce que j’escripvis par mes dernières. Le roy n’est encoires party de Vienne pour les raisons, que votre Mté entendra par les lettres de l’empereur. Il n’est encoires nouvelles, que le conte palatin électeur soit party de Heydelberch. Le duc Frédérick, son frère, est à Numarck. Monsrde Maence s’est fait excuser de la tardance de sa venue soubz couleur d’aller visiter une sienne éveschié. Il n’est nouvelles certaines de Monsrde Trèves. L’on dit, que Monsrde Coloigne viendra en personne. Aussi fait on des marquis de Brandenbourg, électeur, ducq de Sassen et lantgrave, mais du jour de leur venue il n’y a nulle certitude. Les ducs Guillaume et Loys de Bavière et ducq de Bruynswyck arriverent icy trois jours après l’arrivée de sa Mté et n’ont failly de vouloir persuader, que sadite M deubt prendre le chemin de la rigeur et force pour vuyder le différent de la religion soutenans n’y estre point d’aultre, à quoy sa Mté leur a respondu avec toute modestie et prudence. Et à ce que je puis cognoistre pour ce que ledit chemin n’est aucunement fondé en raison, veu l’estat des affaires de la christienté. Sa M ne se encline point à l’advis desdits ducs. [...]. Sa Mté se porte bien, Dieu grâces, toutesfois luy est demeuré de sa dernière gouste une foiblesse aux pieds, dont encoires il n’est du tout audessus. Bitte, bis zum Ende des laufenden Monats die Summe von 3.000 fl. nach Regensburg zu überweisen für die Bezahlung der gensdarmes des ordonnances für den Monat April. De Regensbourg, ce 6. de mois de mars 1540.