Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld
Wien HHStA, Belgien PA 31/4, fol. 277r–278v (Kop.); AV v. a. Hd. fol. 277r: 11. Janv[ier] 1541; en minute et au net.
Druck: Ganzer/Zur Mühlen, Akten, Bd. 2,2, Nr. 430 B, S. 1292–1294; Pfeilschifter, Acta reformationis catholicae, Bd. III, Nr. 105B, S. 347–350.
Votre Mté par mes lettres, que vont avec ceste, pourra entendre, comme les commis de Mayance et Bavière avoient baillé aux autres commis des électeur palatin et évesque de Strasbourg la copie des protestacions, qu’ilz avoient faictes avec moy, nonobstant qu’ilz m’essent promis le contraire. Et certes doubtant ce nouveau incident j’avoye esté content d’accepter et consentir tout ce que lesdits de Mayance et Bavière avoient mis oudit [= audit] escript, combien que il me fut fort grief, mais je pensoye, que en le comportant l’on bailleroit commencement au colloquio sans plus d’altercas.
Toutefois, Sire, lesdits de Mayance et Bavière non contens de ce et faisans le contraire de leur promesse ont baillé ladite copie entièrement semblable à leurdit escript horsmis la promesse, que paravant j’avoye desià esté contrainct fere pour la mesme cause de non riens déclairer durant le colloquio sinon de leur consentement, et se sont mehues de ladite copie entre lesdits commis nouvelles difficultéz et très grandz différendz, par ce mesmement, que lesdits commis palatin et de Strasbourg dient avec les causes contenues en ung escript, que sur ce ilz ont fait et dont j’ay mis copie avec ceste, que lesdites protestations dénotent, que eulx veullent faire contre les recès de Hagnau et de Augspurg et que par ledit dernier expédient, que j’avois mis en avant et auquel lesdits de Mayance et Bavière se condescendoient, n’estoit question quelconque de préjudicier ausdits recès ny moins des cérémonies ecclésiasticques ny autres particularitéz contenues en la protestacion de ce faicte tant expresse, que démonstroit clerement, que ilz ne serchent sinon d’empescher ledit colloquio, comme ilz avoient fait jusques à maintenant.
Or, Sire, j’ay tant fait (non sans grant peinne), que lesdits palatin et Strasbourg se sont contentéz de non contendre sur ce poinct pour non scandalizer l’une et l’autre des parties et mesmes que celle des catholicques avoit précisement accepté lesdits moyens sans riens protester de ce que dessus, mais il reste autre difficulté plus grande, qu’est de ce que lesdits de Mayance et Baviere veullent, qu’il soit en leur arbitraige nonobstant leursdits consentemens de se pouvoir désister et départir dudit colloquio, quant et comme bon leur semblera, si c’est le plaisir de leurs maistres et, comme remonstrent lesdits palatin et de Strasbourg, si ilz le permectoient et que lesdites parties le seussent, elles diroient que l’on les abuseroit et s’en plaindroient desdits commis et de moy, et persistent expressément, que l’on doiye déclairer lesdites protestacions à icelles parties premier que passer oultre. Et ny prouffitent jeusques à maintenant remonstrances quelconques, que je leur saiche fere, nonobstant lesquelles ilz persistent en leur contradiction, et que, si je veulx, qu’ilz s’en déppartent, que j’en prengne la charge sur moy.
De ce, Sire, je me treuve très empesché doubtant, que desià lesdites parties scaichent ceste nouvelle contradiction et que si je prenoye sur moy de leur couvrir et celer, qu’ilz en concevroient maulvaise extime, et ay baillé l’escript desdits palatin et de Strasbourg ausdits de Mayance et Bavière pour regarder, s’ilz se vouldroient départir de leursdites protestacions à la vérité non nécessaires ny convenables et dont en tous advènemens n’estoit besoing contendre avec lesdits protestans, ou, si l’on pourra, trouver quelque autre expédient.
Et comme qu’il en soit, Sire, je regarde et considère, que en tous advènemens l’on ne partira de ce laberinthe de deux ou trois jours, et si tiens comme pour certain, que si lesdits de Mayance se veullent déppartir desdites protestacions, pour ce qu’ilz entendent bien, que lesdites deux parties s’en scandalisent et avec ce que desià l’on dit tout publicquement, que eulx sont cause de toutes les fascheries et y attirent ledit principal commis de Bavière au grand regrect de ses théologiens, et aussi n’ont lesdits de Mayance raison pour soubstenir le susdit incident. Iceulx de Mayance et Bavière en trouveront encoires d’autres pour venir au dessus de leur emprinse et fin qu’ilz ont tousjours tenu d’empescher ledit colloquio, duquel, aussi quant ores il se commenceroit, l’on ne peult plus espérer aucung fruyct.
Car quant à la considéracion, que j’avoye tenu jusques à maintenant, que en y baillant commencement l’on pourroit tant mieulx remectre lesdites parties à la prouchaine diètte, j’appercois qu’elles sont tant faschées du long temps, qu’elles sont icy sans riens faire, et encoires de ce qu’elles entendent et scayvent ces incidens d’entre lesdits présidens et si indignéz contre lesdits de Mayance, qu’elles doubtent que, si l’on commencoit icy désormais ce colloquio, elles commenceroient de plain sault quelque fâcheulx propoz, qui aygriroit plus l’affaire sans espoir de mieulx.
Et après, Sire, avoir assenty de tous coustelz ce que plus conviendroit, je trouve, que ce seroit le plus expédiant de fere fin quant à ceste congrégacion tant pour éviter plus grande contencion et estre hors dudit recès de Hagnau, que à la vérité n’est bien convenable pour par le moyen d’icelluy pervenir à concorde, que à fin que lesdites parties tant plustost se peussent trouver à ladite diètte, car comme plusieurs d’icelles m’ont fait remonster et de bon zèle, comme il m’a semblé, leurs maistres ne iront ny envoieront à icelle diètte qu’ilz ne soient esté devers eulx et s’en excuseront plus longuement comme plus l’on demeurera icy.
Et quant à ce que j’avoye considéré, qu’il conviendroit, que l’on fit quelque commencement audit colloquio, ceulx mesmes, qui avoient esté de cest advis, dient pour la pluspart, que lesdites parties sont tant mal édiffiées de ces difficultéz, contradictions et incidens passéz, que ilz pensent, que ce seroit plustost pis que mieulx et que ayant entendu et veu continuellement l’office, que j’ay fait pour ledit colloquio et par ce comprouve, que votredite Mté veult et entend procéder plainement et syncérement à la concorde de la religion et paciffication de la Germanye, ilz treuvent par le plus convenable, que la chose se remecte entièrement à ladite diètte et présence de votredite Mté, avec laquelle ilz espèrent, que à ceste fois ladite concorde se fera, nonobstant qu’ilz se fussent tousjours doubté en passé, que votredite Mté vint pour les chastier selon les menaces, que leur en sont esté faictes avec les practiques et persuasions françoises.
Pour ces causes, Sire, j’ay dressé une mynute de lettre, que, s’il plait à votredite Mté, elle pourra faire veoir et corriger et la me renvoyer pour avec icelle mectre fin à ceste congrégacion selon les termes, èsquelx l’on sera, quant je la recepvray, et va dressée à droit propoz pour la pouvoir monstrer ausdits présidens et deux parties, et la translation d’icelle.
Quant aux deux lettres, que j’ay receu de votre Mté de 5. et 7. du présent j’ay parlé aux chancelliers de Saxen et Hessen touchant la sheurté de leurs maistres pour venir à ladite diètte et iceulx exhorté si avant que j’ay peu, que leursdits maistres ne faillissent de se trouver personnellement, sur quoy ilz ont voulsu penser avant que m’en respondre, si ladite sheurté leur suffira, et actens ce qu’ilz vouldront dire, et au surplus ilz promectent fere tout bon office et encoires y tiendray je la main.
Aussi me doibvent ilz bailler ung mémoire de procès, dont eulx et les autres protestans se plaignent du jugement de l’empire, et après que je l’auray, je feray en vertu des lettres de crédence de votredite Mté envers ceulx dudit jugement, comme je verray convenir pour le mieulx.
Je dis et fais entendre à tous ceulx de ceste congrégacion, comme votredite Mté est de chemin et sa déterminacion d’estre à Rynsbourg endedans le 25. ou dernier de ce mois au plus tard.
J’ay veu les lettres de notre ambassadeur en France et aussi la responce de votredite Mté, laquelle me semble très bonne, et quoyqu’il en soit, je ne puis comprendre, que la lighe dont l’on se vante audite France, soit faicte ny que ceulx de ce coustel la veullent fere, si ce n’est en extrême despéracion, comme contiennent mes autres lettres.
Et regard des nouveaulx ambassadeurs d’Angleterre, puisque votre Mté n’a peu honnestement éviter leur venue pardecà, il fauldra avec eulx fere le mieulx que l’on pourra. Et touchera le plus aux gens du pape de regarder sur eulx et les Françoys n’en seront sans jalousie et fauldra que notre ambassadeur estant en Angleterre tienne regard que lesdits Françoys n’en preignent occasion d’en rompre leur jointe.