Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld
A Brüssel AG, Papiers d’Etat 53, fol. 1r–4v (Kop. des 18. Jhdt.).
B koll. Wien HHStA, Belgien PA 31/3, fol. 15r–16v (Ausf.) 1.
Je vous escripvis dois Spire2 et depuis suis passé à Eydelberghe et doislà venu en ce lieu passant par les terres du marquis Albert et fils du feu marquis Erismirus3 [sic!] de Brandenbourg et aucunes villes impériales et partout suis esté favorablement receu et mesmement en ce lieu4, où les gouverneurs et autres de tous estatz ont fait tout ce que en eulx a esté et fort affectueusement pour me recevoir et bien traicter et toute ma court me certiffians fort et asseurans et, comme il semble, avec toute bonne dévotion de m’estre et demeurer très bons et obéissans subjectz et de mectre en debvoir en tout ce que concernera l’affere de la religion et toutes autres choses, que se traicteront en la prochaine diètte5.
Le Srde Granvelle receut au dit Eydelberghe lettres du lantgrave de Hessen6 approuvant ce que avoit esté passée de ma part par le Srde Praet et le dit Sr de Granvelle avec son chancellier touchant de le recevoir en ma bonne grâce et oblyer le passé moyennant qu’il se employa en la dite prochaine diètte ès choses, qui se traicteront, et signamment ès affaires de la religion et qu’il se vouloit entièrement et plus confier en ma parolle que en tous les escripts, que l’on luy scauroit donner, et sur la responce que doislà luy feit le dit Srde Granvelle, ledit lantgrave luy a rescript [Nr. 472], qu’il avoit receu tous les saulfconduits pour l’électeur de Saxen, luy et tous autres protestans et autres dépêches, desquels il se contentoit quant à luy, et les avoit envoyé aux dessusdits et escript avec grande instance et toute faveur, afin qu’ils se trouvassent le plustost que faire se pourroit à la diètte, et qu’il espéroit, que ainsi le feroient. Et d’advantaige escript au dit Srde Granvelle pour m’advertir comme le roy de France avoit envoyé devers luy ung gentilhomme tumbé malade en chemin7 et qu’il m’asseuroit qu’il feroit en ce, que le dit personnaige peult avoir de charge, et toutes autres choses de sorte, que je verroye en tout et par tout, qu’il vouloit observer ce qu’il m’avoit promis, dont les oeuvres feront la preuve.
Les ambassadeurs de Monsrde Lorrayne me sont venus trouver en ce lieu, qui sont les conte de Salme, le Srde Leudaucourt, le président de Lorrayne et ung m[aître] aux requestes, avec lesquels j’ay faict communiquer par les dits Srde Praet et de Granvelle et se sont arrestéz entre eulx les articles, dont je vous envoye la copie, que iceulx ambassadeurs ont envoyéz à leur dit maître par la poste pour en entendre sa finale résolution. Et à ce qu’ils démonstrent, il semble, que leur dit maître a voulenté et affection au traicté et se condescendre aux dits articles. Pour ce sera bien, que vous les veez [= voyez] et me rescriprez le plustost que possible sera votre advis et la voulenté de madame la duchesse vefve de Milan, notre nièce, et aussi selon ce son pouvoir sur lesdits Srde Praet et de Granvelle pour, s’il est besoing, en user et comme l’on veu[lt] convenir à l’honnesteté. Semblablement sera bien, que regardez de en cas que le dit mariage se traicte, quant il se pourra consommer et où plus convenablement, tenant considération, qu’il fauldra ordonner ce qu’il semblera convenir, afin que notre dite nièce voise et soit accompaignée et en tel équippaige qu’il appartient à son estat et qualité, m’advertissant au surplus de ce qu’il vous semblera convenir en ceste affaire.
J’ay dernièrement eu lettres du roy de Romains, Monsrnotre frère, par lesquelles il m’escript touchant les affaires de Hongie, ce que verrez par la copie, que vous envoye avec cestes8.
Du coustel d’Ytalie j’ay plusieurs advertissemens confirmans, que Rincon9, qu’estoit ambassadeur de la part du roy de France devers le Turcq, est à Venise et sollicite là pour cuyder esbranler les Vénitiens afin de soy déclerer en alliance avec les dits roy de France et Turcq ou du moins se tenir neutraux quant à Milan et publie, que ledit Turcq fait de grandes apprestes par mer et par terre, et est bien vray, que j’ay aucuns autres advis, que ledit Turq fait apprestes non pas si grandes que ledit Rincon publie et qu’il est empesché avec le Sophy, et, comme qu’il en soit, je regarderay de bailler ordre et pourveoir en ce que convenablement sera possible pour obvyer aux desseings, que le dit Turq pourroit avoir, supposant la maulvaise voulenté de luy et dudit roy de France, lequel fait tout ce qu’il peult pour me mectre en suspicion avec les potentat[z] d’Ytalie et empescher la concorde de ceste Germany tout en ce de la religion que au surplus. Et toutesfois jusques a oires ne puis je comprendre qu’[il] y ait fait grant prouffit et de ce que surviendra vous advertiray de temps à autre, désirant aussi d’avoir souvent de vos nouvelles.
Je vous envoye le rolle des bénéfices afin que vous fectes faire les provisions selon icelluy. A tant, madame, ma bonne seur, je prie le créateur vous donner vos désirs10.
De Nuremberg, le 19. de février 1540.
[PS:] Les dits ambassadeurs de Lorrayne avoyent parlé de assigner la rente de Milan dheue à notre dite nièce ou partie d’icelle sur les terres communes et autres pièces au coustel de Luxembourg, mais quant l’on leur a remonstré, qu’avoye fait pour notre nièce et les asseurant qu’elle a touchant la dite rente et son douaire, ils n’en ont fait plus grande instance. Aussi ont ils parlé du différend, que ledit duc de Lorrayne a contre le roy, Monsrnotre frère, touchant les mynes, afin que les dites mynes leur demeurassent sans plus de procès en faveur du dit mariage, mais ils se sont contentés, que la chose se vuyde amyablement au prouffit d’icelle des parties, qui droit y aura, et que les différends des limites d’entre Bourgoingne et ledit Lorrayne se vuydent amyablement et aussi que je les favorise si avant que faire se pourra touchant les affaires, qu’ils ont en ceste Germanye.
Et quant à l’affaire de Gheldres ils se sont remis à moy ou d’en traicter maintenant ou cy après, surquoy après avoir résolu les articles du dit mariage leur a esté dit, qu’il avoit esté souvent parlé cydevant du dit Gheldres et que, puisque ny eulx ny moy le tenyons, il fauldroit regarder comme l’on le pourroit recouvrer et que de leur droit je ne l’[echinoye?] sinon aultant que le dit duc de Lorrayne y aideroit et que puisque c’estoit chose non connexée au dit mariage que l’on y pourroit adviser selon que l’on verroit la dispos[ition] et moyen pour entendre au dit recouvrement, de quoy aussi ils ont démontré estre contens11.